Vous êtes en avion en direction de la Tunisie, à l’approche du terrain d’aviation, par les hublots de gauche, on aperçoit dans le fond du golf de Tunis, une colline d’une hauteur de 600 mètres, au bas de cette colline, un village, non une petite ville : Hammam-Lif qu’elle s’appelle. Une ville entre la mer et la montagne son origine, probablement, du temps des romains, du fait que de la colline soudaient plusieurs sources d’eau chaude aux vertu anti rhumatismales ayant donné lieu à la construction d’un palais crée pour son altesse un Bey (titre de Général dans l’armée lors de l’occupation turque).
Ce Bey et ses successeurs ont dirigé la Tunisie avec plus ou moins de bonheur. La Tunisie a toujours été une terre d’accueil depuis l’arrivée des phéniciens il y a bien longtemps de cela il a toujours fait bon d’y vivre Hammam-Lif, dès le début, fut construite suivant des normes géométriques modernes, probablement à la fin du XIX ème siècle.
Entre la plage du fond du golf de Tunis et la base de la colline du Bou Kornine à l’origine ce devait être un cratère de volcan, vu la proximité de l’Etna sicilien.
A ce propos, en juillet 1936, une grande partie de la montagne a pris feu, l’incendie était gigantesque, vu d’en bas, et le bruit a couru que le volcan pouvait se réveiller, d’où, panique.
Heureusement, le lendemain, l’incendie était éteint grâce aux pompier venus de Tunis et l’armée.
Son Altesse le Bey de Tunis avait choisi deux lieux de villégiatures pour les deux saisons importantes de l’année.
L’été à La Marsa, l’hiver à Hammam-Lif pour ses bains d’eau sulfureuses (probablement du volcan d’origine).
Hammam-Lif est situé à environ 17 kms de Tunis à chemin de fer à double voie desservant la banlieue sud. Au début du XX ème Siècle, l’Italie obtint le privilège de construire les voies de chemins de fer des banlieues Nord et Sud.
Ce devait être un chemin de fer électrique du style métro parisien avec des quais surélevés. Jusqu'à 1957 il y avait encore des vestiges de ces quais.
La France, installée déjà en Algérie, signa avec le Bey un accord de protectorat en 1880, laissant à l’Italie la jouissance de la Tripolitaine et la presqu‚île cyrénaique.
A Hammam-Lif, le centre de la ville est un Rond Point duquel partent deux Avenues : celle du Bou Kornine et celle du Mornag. Toutes les rues comportaient de larges trottoirs plantés d’eucalyptus aux fruits odoriférants au printemps et en été.
La place du Palais au sud de la ville comporte une grande construction (qu’on a appelé le palais beylicale) à un étage et servant de lieu de séjour du Bey.
A l’Est, la Mairie avec un Maire français, à l’Ouest, deux écoles primaires, filles et garçons séparés, au Nord, la gare, et de cette gare, vers la plage une grande Avenue (l’Avenue du Casino) : menant vers un casino imposant où des gens aisés venaient jouer tout en profitant des bains.
Sur le côté ouest du casino, il y avait un théâtre. Pendant l’occupation allemande de novembre 1942 à mai 1943, du haut de la montagne, on distinguait nettement les bombardements américains presque journaliers de La Goulette.
Hammam-Lif a été épargnée grâce à la présence du Bey. Mais le jour de la libération le 9 mai 1943 la bataille fut rude et a duré deux jours du fait de l’étroitesse de la situation géographique entre la mer et la montagne.
Hammam-lif fut libéré le 9 mai vers 17 heures.

Par victor uzan
vicuzan@free.fr